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Yummy-Lou
14 juin 2011

Le Drapeau de la fidélité – Paris XVe

 

Facade

 

Il y a donc encore, j’en ai eu la preuve récemment, des lieux désarmants de fraternité. Il y a encore des gens qui aiment la vie plus que le profit, et il est encore possible de payer un plat copieux six euros et un verre de vin moins de deux, sans surgelé micro-ondé, sans indifférence en pâture. Comme si la notion d’auberge retrouvait son sens, un plaisir spontané, une saine humanité. Il devrait exister un de ces lieux dans chaque quartier, pour les hommes alentour, les heures qu’on y abandonnerait. Il serait le point de chute rassurant sur lequel tomberait une envie fainéante, un désir improvisé.

Le Drapeau de la fidélité est un lieu de vie, aussi petit soit-il, avant même d’être un restaurant. Un lieu hétéroclite, familial, réconfortant, dépaysant. L’heureux mélange d’un troquet parisien, d’une bibliothèque anglo-saxonne et de babioles et influences asiatiques. Je vous retranscris les quelques lignes aperçues à l’ouverture du menu : « Monsieur Pham Công Quân, l’œil vif et la moustache aux pointes gaiement relevées, ancien professeur de philosophie à Saigon, s’est mué en limonadier dans un décor de vieilles poutres, briques anciennes et drapeau de la fidélité à l’empereur Bao Dai. Il sert un plat costaud à six euros. Cinq euros pour les étudiants, ses chouchous du quartier. »

Un métissage franco-vietnamien donc, que l’on retrouve joyeusement dans la cuisine du philosophe : Bò bún, poulet au curry, bœuf sauté, nems (4 euros) pour la part asiatique, faux-filet, spaghetti bolognaise ou carbonara, croque monsieur (2,50 euros) pour la part européenne. Mais derrière ces derniers noms, des plats toujours influencés par les origines vietnamiennes de leur cuisinier. J’ai fait d’ailleurs l’erreur (une bonne raison pour y revenir) de commander un porc au caramel (très bon au passage) assez classique, quand j’aurais pu découvrir un bœuf bourguignon à la Công Quän. Ma comparse se régala de délicieuses carbonara. Je vous confirme d'ailleurs que les plats sont « costauds », rations copieuses, ou plutôt faudrait-il dire généreuses.


Spaghetti carbonara

Carbo

 

Porc au caramel

Porcaramel


C’est donc bon, fait maison, convivial et incroyablement pas cher : précieux, en somme.

Une dernière remarque, suffisamment rare pour ne pas la signaler. Alors que du monde attendait et que le lieu ne compte que très peu de places, on ne nous pressa absolument pas de nous en aller.

Et puis aussi, mais ce serait vous gâcher le plaisir que de vous en expliquer la raison, passez faire un tour aux toilettes.

 

Bar


Pensez à montrer votre nez assez tôt pour avoir une chance d’avoir une place.

 

Le Drapeau de la Fidélité

21 rue Copreaux

75015 Paris

01 45 66 73 82 (pas de réservation)

 

Ouvert tous les jours de 11h à 22h30

Dernier couvert à 21h

Dernier verre à 22h

 

Décor

 

Les photographies de ce blog ne sont pas libres de droit.

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Commentaires
S
Super endroit! moi qui commençais à désespérer de trouver un lieu comme ça à Paris! <br /> J'irai tester!
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